Réseau des femmes kabyles et amazighes organise
5ème édition de la robe kabyle à Montréal
Visibilité, identité, dignité, fierté et résistance
En ce 23 juin 2019, la Journée de la Robe kabyle a eu lieu au Centre Saint-Pierre de Montréal. Une minute de silence a été observée à la mémoire de Matoub, de Kameleddine Fekhar.
Respect aux femmes et aux hommes qui défient encore la dictature algérienne et les despotes d’Afrique du Nord. Sans oublier d’exiger la libérations des prisonniers politiques dans cette contrée amazighe. Un grand merci à Hassane Djani, Hani Zahir et Nacera Bedad du collège Jade. Un grand merci à Ouchene Hamid, Amar Hamel et les musiciens qui les avaient accompagnés lors de leur prestations magnifiques. Un grand merci à Hakim Thilliwa pour son poème et pour sa générosité.
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Un grand merci aux femmes kabyles qui se sont déplacées pour donner du sens à cet événement. Merci à Kamel Harani, TQ5, Taddart.tv et tous les bénévoles.
Félicitations pour les gagnantes du concours de la Robe kabyle 2019.
Voici le discours de la 5ème édition.
Azul,
«La liberté n’a pas de sexe. Elle est l’essence même de la dignité humaine. Les philosophes éclairés ont lutté depuis des lustres pour que l’être humain soit réhabilité dans ses droits et sa dignité, pour que l’être humain soit respecté dans ses jugements et ses choix de vie, pour que l’être humain soit souverain dans son parcours de vie et acteur dans le choix de ses représentants.
Si au fil du temps, l’homme a su et pu acquérir des droits, la femme a été tassée pour un autre bout de temps. Même la Déclaration universelle des droits humains a été nommée » Déclaration universelle des droits de l’homme ». Ce qui est discriminatoire en soi. Et la femme dans tout cela? Il a fallu à des femmes courageuses et bigrement brillantes et courageuses à travers le monde de mener des combats durs, mais porteurs pour que la femme recouvre ses droits, du moins dans certains pays démocratiques et encore.
La femme kabyle, la femme amazighe, il se trouve qu’elle avait vécu l’inverse. Elle a été libre et leader. Elle a été même à la tête des armées. Et hop, un vent malsain a rasé ses terres, sa patrie et son peuple et s’est plus acharné sur elle. Elle, le pilier de la maison berbère, elle, l’école qui transmet la langue, la culture et l’identité à travers les siècles est devenue la cible à aliéner, à rabaisser. Avait-elle abdiqué? La réponse est non. Elle a résisté et résiste encore pour que les siens soient libres, dignes et fiers de ce qu’ils sont chez eux.
Matoub Lounès, dans ses chants et ses interventions l’avait toujours sublimée comme il avait sublimé sa langue, sa culture et son identité. Il avait, grâce à son talent d’artiste et son engagement sans faille, lutté pour qu’on respecte le droit des êtres à mener leur vie comme ils l’entendent, pour que l’identité amazighe soit réhabilitée chez elle. Son parcours et ses combats avaient rehaussé le Djurdjura et la Kabylie en Algérie, en Afrique du Nord et dans le monde. Ses chants, ses paroles, sa voix continuent à retentir chez nous et ailleurs pour que tout le monde sache que cette terre amazighe appartient à un peuple libre, millénaire et déterminé à ne jamais plier.
On ne plie pas, on ne cède pas, on n’oublie pas. Pour contrer nos détracteurs, nous devons nous unir, hommes et femmes pour bâtir notre être suprême et contribuer comme tous les peuples qui se respectent à l’évolution des libertés et de la citoyenneté à travers le monde.»
Djamila Addar
Tanemmirt!