Deux femmes d’héros assassinés se consolent mutuellement

Madame Nadia Matoub

J’ai été honorée par le message de soutien de mon amie Nadia Matoub.
Je la publie avec mes sentiments de fierté de respect et de considération:

Ma très chère Zahira,
Je sais tes souffrances pendant ces jours de commémoration chargés de souvenirs douloureux. Voilà deux ans que tu as perdu ton compagnon de vie, deux ans pendant lesquels tu as su démontrer ta force et ta détermination à te battre pour sa mémoire et pour l’avenir de tes enfants. Tu as pris une place aux côtés des compagnons de lutte de ton mari et, ensemble, vous continuez le combat pour les droits humains et contre l’injustice subie par les vôtres.
Je me souviens encore de notre première rencontre après le drame qui s’est abattu sur ta famille : je te prenais les mains en te disant « courage » et tu me répondais par des petits serrements de doigts au rythme des battements de ton cœur endolori. Aujourd’hui, tu mènes une vie d’engagement bien que tu y aies été propulsée brutalement. Tu refuses de laisser les malheurs du passé te submerger et tu as fait du temps ton allié pour le changement.
Nous te soutenons, nous t’admirons.
Affectueusement,
Nadia Matoub

Réponse de Madame Zahira Fekhar

Très chère Nadia,
J’ai reçu ta lettre qui m’a apporté un très grand soutien moral.
Depuis que feu Kameleddine Fekhar a été assassiné à cause de ses activités pacifiques en faveur des droits de l’homme, t’as été l’une des premières à me consoler et à me soutenir sincèrement et avec des sentiments humains très élevés.
Tu m’as donné force et courage et tu m’as motivée dans les moments les plus difficiles où nous connaissions la tristesse et la douleur.
T’as résisté et tenu bon après l’assassinat de ton mari feu Matoub Lounes, et porté haut son nom, tu a continué le combat et tu as fait face à tous ceux qui ont tenté de nuire à sa mémoire jusqu’à devenir le symbole de la femme résiste.
La disparition soudaine de Kameleddine Fekhar de l’arène du militantisme est très similaire à la disparition de nombreux militants avant lui à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dont le défunt, Matoub Lunas, et il est tout à fait naturel que seuls ceux qui ont vécu les même circonstance comprenne ma situation.
Le plus important est que le message de Kameleddine Fekhar et Matoub Lounes continue, ce qui est très naturel.
Reçois, avec toute mon amitié, ma sincère appréciation.
Salutations distinguées.
Zahira Fekhar