Montréal : Mercredi 12/08/2020
Par Dr Madjid Yesli
Migration pédiatrique et droit à l’enfance
La déliquescence des pays de la rive sud de la méditerranée connait un niveau alarmant. La puissance régionale, l’Algérie en l’occurrence, pays aux 1001 milliards de dollars, laisse filer régulièrement ses jeunes dans des embarcations de fortunes. Ces jeunes qui bravent tous les dangers marins et climatiques pour accéder à un monde meilleur voir plus clément.
Des scènes filmées par ces matelots improvisés glace le sang. L’arrivée à bon port, comme on l’a vu plusieurs fois, se fait à la hâte pour se fondre dans la masse ou pour s’en aller ailleurs.
Les médias en Espagne se sont même interrogés à l’effet de savoir ce qu’il se passe en Algérie. Il y a de quoi se poser des questions devant cet afflux de migration juvénile. Il y a de quoi se révolter également sur le silence, le cynisme et l’indifférence des dirigeants du pays pourvoyeur de cette immigration suicidaire.
Ce qui choque davantage, c’est la présence de jeunes bébés accompagnant leurs parents certainement au bout du désespoir, sinon ils ne prendraient pas de tels risques .
Ces embarcations de fortune reflètent bien l’état de déliquescence de la société -mère-. La clientèle pédiatrique de cette migration est de plus en plus importante, c’est dire que ce sont de jeunes familles qui font ce pari marin incertain.
Un jeune enfant vient de perdre la vie dans une de ces expéditions de la mort. C’est tout simplement exécrable.
Un autre type de clientèle, celle-ci gériatrique s’installe progressivement parfois en noir, après avoir dilapidé les richesses des jeunes aspirants à l’émigration. Il y a une espèce de circularité dans ce phénomène. La boucle est bouclée, on se couche comme on fait son lit!
L’indépendance du pays et surtout son développement sont un ratage complet. Il faudra repartir de loin pour reconstruire une nation ou un pays à visage humain.
La crise n’a pas encore tout montré. Le régime s’emballe, les prisons sont injustement pleines les embarcations aussi. Les procès d’anciens barons remplissent les manchettes et les réseaux sociaux. Par quel bout reprendre ce grand chantier ? Personne n’a esquissé une réponse convaincante. Le régime n’a pas la réponse puisque le grand problème c’est lui.
Dans cette jungle de prédateurs insatiables, point de droits pour l’enfance. C’est pourquoi certains parents -migrants clandestins trouvent la mer plus sécuritaire!
Dr Madjid Yesli