Seuls les peuples sont patriotes !
Par M. Nacer Irid
En Afghanistan, alors que l’armée a livré, sans combattre, le pays aux talibans, alors que les représentants de l’état ont fui, le peuple est sorti mains nues manifester, avec comme seule arme leur drapeau national qu’ils ont exhibé avec courage et fierté comme le symbole de leur identité et symbole de la défiance envers les nouveaux maitres de Kaboul.
En Algérie, pendant que la Kabylie brulait, des convois solidaires venus de toutes les régions d’Algérie convergeaient vers Tizi et Vgayet. Des jeunes à la fleur de l’âge sont venus de partout prêter main forte pour affronter les feux à mains nues. Certains y ont laissé leur vie comme ce jeune de Oued Souf qui vient de rendre l’âme suite à ses brulures.
Pendant ce temps, le pouvoir algérien absent dans cette lutte inégale contre le feu, affolé par cet élan de solidarité et de communion entre les enfants de ce même peuple, élabore les plans de la fitna.
Sa police va livrer froidement un innocent, l’artiste et hirakiste Djamel Bensmail, paix à son âme, à la foule en prenant soin de le désigner comme le pyromane qui a brulé la Kabylie et en assistant passivement à son horrible exécution et qui diffusera plus tard cette macabre exécution à la télé à une heure de grande écoute.
L’instrumentalisation monstrueuse de ce crime sera une occasion pour certains milieux hostiles à la Kabylie pour libérer leur racisme et leur haine de cette région.
Le digne père de feu Djamel Benslimane va désamorcer leur plan diabolique, mais ce n’est que partie remise pour ce pouvoir criminel qui a planifié le chaos dans cette Algérie mille fois meurtrie pour garder le pouvoir et continuer à dilapider les richesses du pays.
La Kabylie paie le prix fort de son engagement massif dans le Hirak et de son opposition au régime et ce depuis l’indépendance du pays pour laquelle, elle a payé un prix fort.
Le pouvoir profite de cette situation pour faire d’une pierre deux coups, se venger de la Kabylie frondeuse, la mettre à genoux et donner un coup fatal au HIRAK.
Ce pouvoir antinational, ennemi du peuple a été défaillant face à la pandémie, il n’a pu ni anticiper, ni organiser la lutte contre ce virus. Pire encore, il a bloqué l’élan de solidarité extraordinaire de la diaspora.
Totalement absent dans la lutte contre les feux en Kabylie et dans le reste de l’Algérie, il s’attèle en ce moment même à allumer le feu de la discorde dans le cœur des Algériens en créant des milliers de pages facebook pour casser tout élan de solidarité et en diabolisant la Kabylie.
Face à cette trahison des autorités du pays, l’espoir vient de ces jeunes courageux de toutes les régions d’Algérie (Tlemcen, Constantine, Annaba, Alger, Miliana …) qui postent des vidéos sur les réseaux sociaux appelant à ne pas tomber dans ce piège de la division et de la guerre civile. Ils le font au prix de leur liberté.
Face à cette tragédie, il faut souligner aussi l’apport inestimable et l’élan de solidarité de l’immigration.
Si ce soutien doit être apprécié dans ce qu’il apporte comme réconfort, comme continuité du lien avec le pays d’origine, il doit tout de même revoir son mode d’organisation.
Je parlerai particulièrement du cas du Canada ou on remarque une grande disponibilité à aider et participer aux débats qui animent notre pays d’origine. L’organisation est malheureusement peut fonctionnelle, reproduisant souvent les découpages hérités de nos contrées d’origine, ce qui empêche toute synergie d’actions.
Je lance un appel à toutes les compétences pour s’engager dans la construction ou le renforcement d’organisations fiables, unitaires, capables d’organiser la diaspora.
Il ne suffit pas de poster de beaux textes sur Facebook, l’engagement doit être concrétisé sur le terrain.
M. Nacer Irid, Canada, Qc, 20 août 2021