UFK, L’UNION DES FEMMES KABYLES, EST NÉE

Les femmes kabyles viennent de créer une organisation dénommée Union des Femmes Kabyles, UFK. Celle-ci est née d’un besoin des femmes kabyles de se regrouper dans une organisation qui leur permette une meilleure approche et une prise en charge efficace des problèmes qu’elles rencontrent dans leur vie quotidienne, personnelle, d’ordre familial, professionnel ou en relation avec des institutions et autorités publiques. Elle aura également pour mission de porter leurs revendications sur la scène publique et d’internationaliser leur combat contre toutes les formes d’injustice dont elles seraient victimes.

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La femme kabyle est d’origine amazighe ce qui fait d’elle une femme libre. Il ne pourrait en être autrement, elle qui est l’une des héritières de la Kahina, cette héroïque reine berbère qui a refusé d’abdiquer devant l’envahisseur arabe et a arrosé de son sang la terre qui est la sienne, plutôt que de vivre sous le joug de l’impérialisme arabe et musulman.

Elle est également la fille de l’illustre résistante kabyle Fadma n’Sumer qui appellera à défendre la Kabylie contre l’occupation française.

Par conséquent la femme kabyle ne saurait en aucun cas être une femme qui cède à la résignation ou admette la soumission. L’histoire montre qu’elle est l’avant-garde des luttes qui s’imposent à son peuple ainsi que de celles censées lui permettre de demeurer elle-même.

La femme kabyle est celle sur laquelle repose la perpétuation de la société kabyle dont elle est la gardienne de l’identité, des valeurs et traditions. Elle est celle qui transmet la langue kabyle qui en est le véhicule.

Elle inculque à ses enfants dès leur jeune âge l’amour de la Kabylie, de l’humanité ainsi que la protection des plus faibles et des plus fragiles et le respect dû aux anciens. Elle leur enseigne la solidarité, le sens de l’égalité et la fraternité. Ce sont là des valeurs que l’UFK se chargera de faire perpétuer dans son action au quotidien.

La société kabyle fonctionne selon les principes de démocratie et de laïcité en lesquels l’UFK se reconnait et en faveur desquels elle œuvrera.

L’acceptation de toutes les croyances ainsi que la non croyance est un de ses fondements d’où la référence au sein des conseils kabyles à la formule jmi3 liman qui est l’expression de la tolérance et de l’aspiration à vivre en paix qui se traduit dans la gestion des affaires de la cité par des décisions qui ont pour objectif l’intérêt général ce dont l’UFK prendra exemple dans sa mission.

Le reniement et le renoncement n’étant pas des mots courants chez les Kabyles, elle s’opposera de toutes ses forces à l’acculturation et à l’obscurantisme qui voudraient la réduire au silence et la dépouiller de tout ce qui fait sa spécificité identitaire, vestimentaire et spirituelle qu’il soit d’essence religieuse ou politique. Elle qui se considère comme l’égale de l’homme combattra toute loi et tout comportement scélérats destinés à faire d’elle un être inférieur.

La femme kabyle circule librement et ne se voile pas. Elle refusera de se conformer aux injonctions d’ordre religieux de ceux qui désirent son assimilation à une culture qui lui est totalement étrangère et qui fait d’elle une mineure à vie. Des femmes kabyles tomberont sous les balles de ceux dont elles rejetteront le diktat et parmi elles l’architecte, la féministe Nabila Djahnine et l’artiste Lila Amara.

Marguerite Taos Amrouche, écrivain de langue française et grande cantatrice kabyle sera victime, quant à elle, de l’ostracisme du gouvernement algérien, en raison de sa foi chrétienne.

Aussi, l’UFK aura-t-elle à lutter contre toutes les atteintes aux libertés individuelles des femmes dont la liberté de culte qui demeurera dans la sphère privée.

Jusqu’à travers son costume qu’elle arbore avec fierté dans les manifestations et au sein des institutions et organisations internationales tel un emblème de la Kabylie, la femme kabyle en use comme porteur de symboles et passeur de messages qui inspirent respect aux humanistes dont elle partage les valeurs d’égalité, de tolérance et de paix et fait trembler les dictateurs de tous bords.

Ce costume qui se compose de la robe kabyle accompagnée de la fouda rayée, est coloré et se présente à lui seul, comme un hymne à la beauté et à la joie de vivre. Et c’est à cette aspiration permanente à une vie meilleure pour les femmes qui se dégage de l’habit kabyle que l’UFK se consacrera.
La femme kabyle est, toutefois, ouverte sur le monde et n’a pas peur de la modernité qu’elle a toujours savamment vécue en symbiose avec ses traditions ancestrales

La femme kabyle a toujours été une femme travailleuse. Outre les travaux des champs elle pratique un artisanat local très prisé. Elle fréquente aujourd’hui grandes écoles et universités et évolue dans la mixité sans aucun complexe, ce qui lui a permis d’accéder à des emplois dans différents créneaux et à tous les degrés de la hiérarchie.

Dans ce cadre l’UFK agira dans le sens de l’évolution des mentalités et s’élèvera contre les attitudes machistes et les harcèlements de quelque forme que ce soit que la femme aurait à subir. Elle luttera sans relâche contre toutes les discriminations et violences faites aux femmes. Elle fera entendre sa voix pour la mise en place d’une véritable parité hommes-femmes dans les divers niveaux de l’échelle administrative, politique et économique.

L’UFK militera en faveur de l’épanouissement de la femme kabyle et de sa promotion dans tous les domaines et fera en sorte d’être le phare des droits des femmes kabyles et la digne représentante de ses nobles aspirations.
Elle appelle toutes les femmes kabyles à la rejoindre.

Jeudi 12 Septembre 2019

Par le Conseil d’Administration de l’UFK

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