Agora-thérapie par Hamid Salmi, psychothérapeute, …

Agora-thérapie

Hamid Salmi - Agora-thérape

Hamid Salmi, thérapeute familial, formateur, chercheur en Ethnopsychiatrie (université Paris 8)

Il y a une vingtaine d’années, les gens consultaient des psy pour un seul grand problème. Maintenant, ils viennent pour une série infinie de problèmes. Certains les exposent un à un comme s’ils venaient avec plusieurs dossiers en désordre ou sagement rangés. Cela me rappelle la voyance avec ses catégories : prestige, argent, amour, santé…

Dans ce livre d’entretiens menés par Catherine Pont-Humbert, Hamid Salmi retrace et transmet son expérience de thérapeute clinicien, de formateur et de médiateur au sein de groupes de parole. Ancêtres, parents, enfants, travailleurs sociaux, institutions entrent en scène pour raconter par sa voix leurs histoires, leurs malédictions, leurs souffrances, leurs espoirs et leurs rêves.

C’est vrai que les situations et conditions de vie ( finance, habitat, emploi, santé, retraite…) se sont considérablement dégradées pour beaucoup de monde. On comprend le pourquoi profond de toutes ces manifs en France. On peut parler du mépris, de l’invisibilité, du manque de reconnaissance, de la peur cumulée concernant notre propre avenir, celui de nos enfants, du pays et de la planète Gaïa toute entière…

Sans arrêt, les symptômes vont et viennent. Quand on a fini avec une atteinte somatique, arrive un trouble psychologique et quand ce dernier se calme, il est remplacé par un conflit dans le couple, avec les enfants et/ou l’une ou l’autre des institutions ou administrations…

Alors, il devient difficile d’atteindre la strate psychique la plus profonde qui génére une bonne partie de ces malaises et prend toutes les formes externes possibles. Au fond, gisent, comme des épaves muettes, des émotions enfouies comme l’abandon, la solitude indicible, le désespoir,  les traumas, les répétitions transgénérationnelles, les deuils pathologiques, les croyances inconscientes négatives…

Les enfants et certains jeunes arrivent plus souvent à sentir et à détecter la vraie souffrance originelle qui circule dans la famille. Mais, il faut mettre en place un cadre de thérapie familiale sécurisant, actif, humainement et culturellement accueillant pour que  leurs vives émotions et la formulation de leurs pensées intimes émergent. La spontanéité, la créativité et la lucidité de ces enfants est mon plus grand plaisir. Souvent des parents admiratifs ou étonnés découvrent les multiples talents  et dons de leurs enfants au cours de la thérapie familiale.

En général, les mères se dévouent et s’engagent beaucoup  plus souvent que les pères dans ces thérapies. Ces derniers font d’autres choses pour soutenir leur progéniture. Ils peuvent même, à distance, financer les thérapies de leurs enfants. Il arrive aussi qu’ils soient heureux des progrès du travail thérapeutique entamé. Mais, dans un esprit sacrificiel, ils pensent peut-être que leur souffrance à eux n’est pas prioritaire ou accessible à la thérapie ?

Il y a tout de même quelques cas exceptionnels et admirables de thérapie.

père/enfants. Il m’est arrivé également de voir, en l’absence des parents, des situations très touchantes de thérapies grand-mère/petit fils ou fille adolescente. J’ai vu aussi de rares thérapies composées uniquement des membres d’une grande fratrie. Le travail thérapeutique a pu être indirectement très agissant et structurant sur les parents absents.

Mais, je suis tellement content quand je vois les deux parents en conflit venir avec leurs enfants accompagnés parfois des grands parents. C’est la souk-thérapie pour traiter tout le… bazar avec un peu d’art.

En attendant l’invention de l’Agraw-thérapie ( Agora-thérapie ).