Cherifa, ses chansons reprises sans autorisation.
Cherifa, ses chansons reprises sans autorisation.

Chérifa parle de la reprise de ses chansons sans autorisation

Chérifa, la chanteuse au répertoire le plus repris de tous les temps  – Vidéo ci-dessous

La reprise des chansons, parfois sans l’autorisation de leur compositeur et propriétaire, est devenue monnaie courante en Algérie. Il s’agit en fait d’un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui. La chanteuse Kabyle Cherifa a été confrontée à cette situation durant les années 1980 déjà. Elle est d’ailleurs la chanteuse la plus reprise de tout le temps 

Plusieurs grands chanteurs Kabyles ont puisé en effet à l’époque dans son riche et varié répertoire. Idir (Ay azwaw s umeddil), Rabah Asma (Ay isumer), Ait Messelayen (yersa-d tacacit), Ali Irsane (Awid afus-im), Hassiba Amrouche et Farid Gaya (yersa-d tacacit), pour ne citer que ceux-là, ont tous repris une des chansons de la défunte chanteuse. C’est ce qu’elle a indiqué dans un entretien accordé à la chaîne de la radio algérienne en 1986. Le comble c’est qu’aucun d’eux n’a eu l’autorisation de Cherifa et n’a daigné l’informer au moins. C’est ce qu’elle avait soutenu alors.

Cherifa n’a pas caché d’ailleurs son amertume devant cet état de fait. Pour elle, il s’agit d’un manque de respect flagrant de la part de ces repreneurs. «  La moindre des choses, qu’ils viennent me voir et me le demander », a-t-elle dit. «  Chose qu’ils n’ont pas faite » enchérit-elle.  

Reprise sans autorisation 

Pour la chanteuse qui s’est spécialisée dans le genre de la musique traditionnelle kabyle, les artistes ne doivent pas se contenter  de reprendre. Ils doivent créer comme l’ont fait elle et les autres artistes de sa génération qui composaient eux-mêmes leurs chansons malgré le manque de moyens auquel ils faisaient face. « En matière de moyens, la situation actuelle est incomparable à notre époque », a soutenu Chérifa.

Née en 1926, cette dernière qui avait la musique et le chant dans les veines a été contrariée par la société pour se lancer dans le domaine. C’est à l’image d’ailleurs de toutes les femmes kabyles à l’époque et au-delà. Celles-ci ne sont jamais arrivées à convaincre la société encore moins leurs familles pour embrasser une carrière de chanteuse. 

Interview de Cherifa en 1986 par Samira CH 2 a propos de ses chansons et les reprises sans autorisation – Vidéo montage – Kabylie profonde

Ces filles n’ont trouvé que de défier, la mort de l’âme et la société et leurs familles pour se consacrer à l’art, d’une manière générale.

Chérifa, de son vrai nom Ouardia Bouchemlal, malgré tous ces aléas a réussi à s’imposer dans la chanson. Morte en 2014, elle a laissé un répertoire de plusieurs chansons. 

Paix à son âme!