L’intelligence artificielle sauvera la langue kabyle de l’extinction

LE KABYLE SURVIRA
Par Krimo Bouaou
 
Ces derniers jours, les résidents du Canada ont pour la plupart reçu le formulaire habituel de recensement de la population canadienne émis par Statistiques Canada et certains ont probablement déjà remarqué des messages sur les réseaux sociaux appelant celles/ceux dont la langue maternelle est le kabyle de choisir cette langue dans la case langue maternelle (Questions 9 et 10). Les autres choix tels que Berbère ou Tamazight (qui sont d’ailleurs des familles de langues) ne feront que réduire statistiquement le nombre d’usagers de cette langue, le Kabyle.
 
Pour comprendre l’enjeu de ce choix, la chaîne Taddart.tv a pris l’initiative de faire cette entrevue fort intéressante avec Mohand Belkasem un informaticien, spécialiste en NLP (Natural Language Processing) – TALN (traitement automatique du langage naturel), très impliqué depuis de nombreuses années dans la démarche d’introduire le kabyle dans le bouquet de langues supportées par Google and family. En plus d’être donc supporté, cela donnera la chance à plusieurs applications d’être développées. “Ce statut de langue a déjà permis d’intégrer le Kabyle dans des projets d’envergure mondiale comme Common Voice (reconnaissance et synthèse vocale), Tatoeba (Traduction), Firefox, Vivaldi, LinuxMint, Ubuntu, OpenSuse….etc. La locale kabyle est aujourd’hui référencée sur Windwow 10, Android 11, ios, MacOS, … etc.”. D’aucuns pourront, par exemple, lire un texte en Kabyle et le voir transcrit à l’écran.
 

 
Donc le fait qu’on s’assure que le maximum de personnes inscrivent que leur langue est le Kabyle dans ce formulaire est un choix purement linguistique qui donnera une meilleure idée de la présence de cette langue au Canada et permettra ainsi de demander des moyens pour son enseignement, etc.
 
Je me souviens quand l’Association Culturelle Averroès avait lancé il y a 30 ans de cela l’un des premiers, si ce n’est le premier logiciel d’écriture de Tamazight créé par notre ami Arezki Nait Abdellah, professeur à l’université de Western Ontario, on savait l’importance de cet enjeu qui donnait ainsi des ailes à l’édition électronique et de livres en tamazight en facilitant son écriture et sa diffusion. Assurons-nous donc de faire ces petits gestes mais qui ont une très grande importance.
Bien évidemment, j’étends cette demande à tous les berbérophones désireux d’apporter leur contribution à l’édifice.
 
Je ne terminerai pas sans remercier infiniment tous ces travailleurs de l’ombre qui travaillent inlassablement à faire entrer notre langue dans la modernité afin d’assurer son épanouissement.
 
Krimo Bouaou
 
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