MA VIE ET MES TORTS
– Mon seul tort c’est de naitre dans un village pauvre de cette Kabylie profonde.
– Mon seul tort c’est de naitre entre deux guerres une mondiale et l’autre nationale.
-Mon seul tort c’est d’avoir refusé d’arabiser une pièce de théâtre en 1966.
– Mon seul tort c’est d’avoir fait des études supérieures tout en luttant pour mon identité.
– Mon seul tort n’est autre que mon implication dans la lutte identitaire avec mes amis de lutte pour la création du MCB.
– Mon seul tort c’est d’être parmi les détenus d’avril 1980.
– Mon seul tort c’est d’avoir refusé ma mutation à Khenchla en 1981
– Mon seul tort c’est d’avoir en 1982 écrit « Askuti » en ma langue Maternelle, celle que nous avons tous tété.
– Mon seul tort c’est d’avoir participé à la création de la Ligue Algérienne Des Droits de l’Hommes en 1985.
– Mon seul tort c’est d’être incarcéré dans le pénitencier de Tazoult-Lambèze en 1985 ;
– Mon seul tort c’est d’avoir appelé aux assises pour la création en 1989 du premier parti Laïc algérien le RCD.
– Mon seul tort c’est d’avoir en 1990, écrit « Le RCD, à cœur ouvert »
– Mon seul tort c’est de m’être opposé en 1991 aux islamistes du FIS qui voulaient Kabouliser toute l’Algérie.
– Mon seul tort c’est d’avoir en 1991 écrit « Culture et démocratie » et « L’Algérie, l’échec recommencé »
– Mon seul tort c’est d’avoir échappé à l’attentat lors la marche du MPR en 1994.
– Mon tort c’est d’avoir appelé les algériennes et algériens à la résistance contre les groupes islamistes en 1994.
– Mon seul tort c’est de n’avoir pas participé à la signature du contrat de Rome Sant ‘Egidio en 1995.
– Mon seul tort c’est d‘avoir participé aux présidentielles de 1995 pour ne pas faire plaisir au menaces des groupes islamistes armés
– Mon seul tort c’est d’avoir en 1996, écrit « L’Algérie, l’heure de vérité».
– Mon seul tort c’est d’avoir écrit en 2010: « Amirouche : une vie, deux morts, un testament », en 2017 : « Chérif Khedam: Abrid Iggunnin », en 2019: « Révolution du 22 février, un miracle algérien ».
– Mon ultime tort c’est d’avoir lutté pour les libertés des minorités et les droits des femmes.
Mon tort c’est d’avoir prononcé le mot « Laïcité ».
Mon ultime tort c’est d’avoir lutté pour ma culture et mon identité.
Mon ultime tort c’est d’avoir lutté pour une Algérie à l’Algérienne et non à la Qatari ou à la Turque.
Mon ultime tort c’est d’avoir dénoncé voire trop alerté sur les menaces islamistes qui guettent l’humanité en général et mon Algérie en particulier.
– Mon tort c’est d’avoir été l’homme de la raison et de la vérité.
– Mon unique tort c’est d’avoir lutté et alerté contre les menaces terroristes et avoir barré la route aux islamistes.
– Mon dernier tort c’est d’avoir alerté sur la nébuleuse de Rachad en 2020.
– Mon unique tort c’est de vouloir ressusciter Abane et la Soummam.
Ma vie n’est autre que multitude de torts, d’erreurs voire de fautes.
– Mon tort c’est d’avoir trop lutté, trop dit et écrit avec excès.
– Mon tort c’est d’être humaniste et LaÏc
– Mon tort c’est de naitre Kabyle et Algérien.
– Mon tort c’est d’avoir retracé dans mes mémoires, ma vie et à travers laquelle l’histoire de l’Algérie a été racontée.
Mehana Boudaoud (facebook)
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