À toutes les détenues et à tous les détenus de la révolution du sourire
Vous êtes des lucioles, qui déflorent ces sinistres endroits
Du fond de ces cellules
Recoin par recoin, témoins à reconstituer les affres de cette dictature
Et voir l’architecture de la haine brute,
Dans le noir
Derrière ces barreaux, rode l’ogresse infâme
Nommée FLN, qui a accouchée de l’horreur
Cette bande de traître engluée dans le sang des innocents
Une bande éparse au relent de l’idéologie meurtrière
Engluée dans la haine de ce qui est lumière
Tapis dans l’ombre traître de la falsification
Tapis en cafard des temps révolus,
Incapable de voir l’aube écarter la nuit
Artisans heureux à clouer nos cercueils et nos horizons
Des lieux de honte nationale
Des lieux de déshumanisation, de dépucelage des anges
Vous avez brisé les lianes de la peur
Explosés comme des Etoiles dans ce vide sidéral
Et ces barbouzes, sans identités et sans âmes
Bras monstrueux de l’abominable
Comme des bêtes immondes, rodent parmi nous
Sucent la dignité d’humbles gens
Croient dévorer la gloire et glorifient le bourreau
Étendent des ténèbres partout sur ce territoire, qui est mien
Pour une fois, des âges entiers sur les routes de la dignité
Des arbres qu’on a oublié de regarder,
Ont magnifiés des images insoupçonnées,
Des femmes longtemps effacées mais révoltées
Ont embelli nos villes, hier enlaidies
Comme perpétuer le printemps
Sous ce ciel ravi
Les déserts en témoins
On a crié ensembles et lézardé ces marécages
Nos cris embaumés dans l’éther de la postérité
On a vu la joie
La fierté et le bonheur
Enfin le bonheur se voit sur ces visages, jadis désorientés
Jadis humiliés, trempés dans la honte collective de ne pouvoir rien faire
Des journées comme des corolles tacites de l’espoir d’une vie apaisée
Dans l’encense de chants de révolte de Taos Amrouche, Matoub, Ferhat et bien d’autres
De vrilles en vrilles la beauté se propage et se noue autour de nos maisons et de nos villages.
Belkacem Nasri, Montréal, octobre