Après 28 ans d’existence, l’association RAJ est dissoute en Algérie
Après plus 28 ans d’existence, l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) a été dissoute. C’est ainsi qu’a décidé la justice algérienne par le biais du tribunal administratif d’Alger. Le verdict dans cette affaire opposant cette association au ministère de l’Intérieur est tombé tel couperet ce mercredi 13 octobre 2021. Cette décision a suscité un tollé en Algérie.
« Le verdict du procès opposant le ministère de l’intérieur à l’association RAJ vient de tomber, le juge près le tribunal administratif d’Alger vient de prononcer la dissolution de l’association RAJ malgré le travail des avocats qui ont montré dans les requêtes et dans les plaidoiries que le dossier est vide dans le fond et dans la forme, comme ils ont pu aussi déconstruire une requête basée sur des suppositions sans aucune preuves telles que constater par les juges du tribunal. » a indiqué le RAJ dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
L’association qui n’a pas tardé à réagir à la décision de la justice affirme en outre que « ce verdict ne va pas nous affaiblir, n’effacera pas les 28 ans d’existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie. »
Il est à rappeler que l’association a reçu une convocation à comparaître devant le tribunal administratif d’Alger, le 26 mai dernier. Cela suite à une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur réclamant sa dissolution.
Vague d’indignation
La justice a ainsi tranché en faveur du ministère et ordonné la dissolution de l’association. Une décision qui n’a été pour plaire au mouvement associatif, aux partis politiques ainsi qu’aux différentes organisations des droits de l’Homme en Algérie. Le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. « Après 28 ans d’un combat pour les libertés et l’émancipation de la jeunesse, l’association Rassemblement Action Jeunesse vient de subir les foudres d’un pouvoir aux abois par le biais d’un tribunal administratif », a écrit notamment le porte-parole du RCD, Atmane Mazouz, dans une publication sur Facebook.
« C’est un acquis fondamental qui est remis en cause », dénonce de son côté, le parti de Louisa Hanoune, le PT. « La logique du tout-répressif dans la gestion de la vie publique et son utilisation comme la seule réponse aux légitimes aspirations populaires à la liberté (…) nourrit les tendances extrémistes et menacent la cohésion nationale », estime de sa part le FFS.
« Le tribunal administratif prononce ce matin, la dissolution de RAJ. HALTE aux attaques contre les acquis démocratiques du peuple Algérien payés au prix du sacrifice ultime. La LADDH, tout en exprimant sa solidarité avec les militants (es) de RAJ, appelle au respect du droit et des libertés d’association et d’organisation, pierre angulaire de toute démocratie. », souligne la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).