27 personnes arrêtées en 48 heures
La répression continue en Kabylie où l’on assiste en effet à une véritable chasse aux opposants et plus particulièrement les militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Rien que pour ces deux derniers jours, 25 personnes ont été ainsi arrêtées à Kherrata, dans la wilaya de Bejaïa et deux autres dans la localité d’Ath Ouartilane, relevant de la wilaya de Sétif.
La ville de Kherrata a vécu la semaine écoulée au rythme des émeutes et des affrontements entre des citoyens et les forces de l’ordre. Tout avait commencé mercredi lorsqu’un groupe de jeunes ont tenté d’organiser une marche pacifique en soutien pour les détenus d’opinion. Cette manifestation a été toutefois réprimée et des émeutes se sont éclatées.
Le lendemain a connu également les mêmes évènements. Le calme n’est revenu dans la localité que samedi passé et ce suite de multiples appels à la sagesse qui l’a finalement emporté. Les services de sécurités sont toutefois revenus à la charge dimanche et lundi pour passer à la chasse « des fauteurs de troubles » … comme ils les qualifient.
Ainsi 25 individus ont été appréhendés à Kherrata et deux autres au niveau de la localité d’Ath Ouartilane, dans la wilaya de Sétif. C’est ce qu’a indiqué un communiqué de la direction de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué rendu public dans la soirée du lundi 6 septembre 2021.
Chasse aux militants du MAK
Les personnes ont été arrêtées pour leur appartenance au MAK, un mouvement classé comme organisation terroriste par les autorités algériennes. Elles sont poursuivies pour plusieurs chefs d’inculpations. Elles sont accusées notamment d’avoir « tenté de semer la discorde et la terreur », de « trouble à l’ordre public », d’ incitation au rassemblement » et d’« atteinte à l’unité nationale », précise la même source.
Ces 27 personnes arrêtées s’ajoutent ainsi à la longue liste des détenus d’opinions qui croupissent dans les prisons en Algérie. Il faut dire que cette chasse aux militants du MAK qui va grandissante depuis ces quelques dernières semaines était prévisible à partir du moment que le dit mouvement a été classé comme une organisation « terroriste » en Algérie. C’était le mois de mai dernier.
Le président du MAK, Ferhat Mehenni qui n’a pas tardé à réagir à cette décision s’est dit choqué et a affirmé que lui, ses militants et son mouvement étaient des pacifistes. Les autorités algériennes n’ont voulu cependant rien entendre. Bien au contraire. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre le leader du MAK il y a à peine quelques jours, cependant un refus catégorique a été signifié par la France d’enregistrer même cette demande, la jugeant irrecevable et sur la forme et sur le fond.
Neqqar s Yeqbayliyen: «Yiwet n tidet i yellan»
Beaucoup de Kabyles dans la diaspora continuent à soutenir M. Ferhat Mhenni et les militants du MAK qu’ils jugent innocents et qu’ils sont accusés à tort et à travers.