Collégienne kabyle jetée à la Seine lors des massacres du 17 octobre 1961

Collégienne kabyle jetée à la Seine lors des massacres du 17 octobre 1961

Fatima Bedar, oubliée en Algérie, honorée en France   

17 octobre 1961- 17 octobre 2021, 60 ans se sont écoulés depuis les fâcheux événements qui ont fait plusieurs dizaines de morts et autant de blessés à Paris. Ce jour, des milliers d’émigrés algériens sont sortis pour réclamer leur liberté, en manifestant pacifiquement dans les rues de la capitale française. La répression de la police de Maurice Papon s’est abattue cruellement sur eux.

60 ans après ces incidents meurtriers, la plaie reste encore béante tant en Algérie qu’en France. Des voix s’élèvent toujours dans les deux pays pour que Paris reconnaisse officiellement ce crime contre l’humanité que les nouvelles générations ne semblent pas prêtes d’oublier. La preuve, plusieurs manifestations sont prévues pour commémorer ces massacres tant en Algérie qu’en France, cette année encore. 

Fatima Bedar, oubliée en Algérie, honorée en France
Fatima Bedar, oubliée en Algérie, honorée en France

Des massacres dont la Kabylie, à l’instar des autres régions du pays, a payé un lourd tribut. Parmi les personnes qui ont été froidement assassinées lors de ces manifestations, une petite collégienne, originaire de la wilaya de Bejaia.  Il s’agit de la dénommée Bedar Fatima qui n’avait que 15 ans alors. Cette dernière a été jetée à la Seine. Elle est morte noyée. Son corps en décomposition avancée a été retrouvé le 31 octobre 1961.

Un lycée en son nom à Stains 

Née à Bejaïa, Fatima était la fille d’un ouvrier à Gaz de France, Hocine Bedar. Les restes de son corps ont été transférés à Bejaïa et ré-inhumée à Tichy, le village natal de ses parents le 17 octobre 2006, a indiqué le journal El Watan le 10 octobre dernier qui affirme que le transport de ses os a été effectué par ses compatriotes. 

Son nom ne figure pas sur la liste des chouhada de la guerre de Libération nationale, souligne encore la même source. En France, pourtant, une sépulture a été érigée en son nom au niveau de la ville de  Stains. Mieux encore, les autorités de la même ville ont décidé, rapporte encore le même journal, de baptiser au nom de cette martyre, un lycée dont la première pierre devrait être posée ce samedi 17 octobre 2021.

Vidéo: La mémoire enfouie du 17 octobre 1961