Krim Belkacem et Smail Yefsah : Lâchement assassinés un 18 octobre
La date du 18 octobre coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat de deux grands hommes kabyles. Ils ne sont pas de la même génération, mais ils avaient un même idéal: bâtir une Algérie indépendante, libre et démocratique. Il s’agit de l’un des chefs historiques de la révolution nationale, Krim Belkacem et du journaliste Smail Yefsah. Tous les deux ont été lâchement tués un 18 octobre.
Krim Belkacem a été assassiné à Francfort en Allemagne en 1970 et Smail Yefsah en 1993 à Bab Ezzouar, Alger. Les deux personnalités ont marqué à jamais l’histoire de l’Algérie. Leurs noms restent en tous cas gravés à jamais dans la mémoire collective de la région qui les a vus naître et grandir: la Kabylie.
Krim Belkacem est né le 15 décembre 1922, dans la commune d’Ait Yahia Moussa au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou. Dès son jeune âge, il a rejoint le maquis où il a pris le soin et l’initiative, en 1947 déjà pour préparer la lutte armée. Il fait partie des six chefs historiques du Front de libération nationale qui étaient derrière le déclenchement de la guerre d’Algérie en 1954.
Il fût l’une des chevilles ouvrières de cette guerre qui a duré plus de 7 ans. C’est lui en outre qui a mené les négociations, côté algérien, avec les autorités françaises pour le cessez-le-feu, le 19 mars 1962. Krim Belkacem a été le signataire des accords d’Evian.
La biographie est connue en fait par les jeunes et moins jeunes en Algérie. Peu de chose ont été toutefois dites sur les circonstances de son assassinat dans un hôtel à Francfort, en Allemagne; un certain 18 octobre 1970. Krim, comme l’indique son fils Ahmed dans des déclarations à Berbère TV ce mardi 18 octobre 2021, a été victime d’une trahison. Il a été assassiné par les siens.
Smail Yefsah, l’immortel journaliste
Smail Yefsah lui, qui est né le 29 octobre 1962 à Tala Amara, un village relevant de la commune de Tizi Rached, toujours dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a été froidement assassiné par la barbarie. Il a été tué devant sa maison à Bab Ezzouar à Alger par des islamistes armés, des terroristes. Les ennemis de la vie (Iɛdawen n tudert), comme les dénomme feu Matoub Lounès, un chanteur kabyle également assassiné près de chez lui, à Tizi-Ouzou en 1998.
Smail a été tué à fleur d’âge. Il était un jeune journaliste dynamique, plein de projets pour son noble métier, mais aussi pour sa région la Kabylie et la démocratie. Smail fait partie de cette longue liste d’intellectuels assassinés par ces sanguinaires durant la décennie noire en Algérie. Il était promis à un avenir radieux en journalisme. Les forces du mal ont décidé cependant autrement. Il est parti, mais son nom restera immortel.