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Nouveau stade de Tizi-Ouzou, un projet nommé désir 

Autant le dire sans détour, s’il y a bien un projet qui se veut vraiment désirer en Algérie, il ne peut qu’ être celui du stade de 50 000 places de Tizi-Ouzou, en Kabylie. Lancé en grandes pompes en 2010, celui-ci ne voit toujours pas le jour. Pire encore, les travaux de cet éternel chantier sont toujours suspendus. 

En réalité, ce projet a été retenu et accordé pour la wilaya de Tizi-Ouzou en février de l’année 2005. Il a fallu cependant 5 ans pour que l’entreprise en charge du projet paraphe son ordre de service (ODS) du début des travaux. Le chantier a été lancé et ce au grand bonheur de la famille sportive locale et surtout les supporteurs et les dirigeants de la JS Kabylie. Un club, ceci soit dit au passage, continue à recevoir dans le vétuste stade du 1er novembre. 

Délais de réalisation: 34 mois

La joie des uns et des autres n’a cependant été que d’une courte durée. Ce beau monde qui s’est mis à espérer a vite déchanté. Le chantier confié au Groupement d’entreprises algéro-espagnol ETRHB Haddad-FCC Barcelone pour un délai de réalisation de …34 mois seulement, avait du mal à atteindre sa vitesse de croisière. Les travaux avançaient à pas de tortue, lorsqu’ils ne sont pas complètement à l’arrêt. Une situation qui n’a pas été sans conséquences sur les relations de travail entre les deux entreprises en charge du projet. Les Espagnols ont fini par jeter l’éponge laissant l’entreprise Haddad toute seule. 

En effet, le premier véritable couac a été enregistré en 2015 suite au divorce acté entre l’ETRHB et son partenaire espagnol. Il fallait donc tout refaire. Une nouvelle entreprise a été retenue pour remplacer FCC Barcelone. Il s’agit du Groupe turc “MAPA” qui, il faut le dire, à booster les travaux depuis son arrivée.

Le coût du projet passe de 5 milliards de dinars à 54 milliards de dinars 

Sauf que, un problème d’un autre ordre surgit. Il est relatif, cette fois, aux finances. Il faut savoir que l’enveloppe initiale pour le dit projet était de 5 milliards de dinars. Celle-ci revue à la hausse pour atteindre en 2015,  54 milliards de dinars algériens, autrement dit 5 400 milliards de centimes, soit l’équivalent de 320 millions d’euros, un chiffre exorbitant qui a coïncidait avec la crise financière dans  laquelle était confrontée l’Algérie depuis 2014 à cause notamment de baisse du prix du pétrole, principale source d’argent pour le pays.   

Le chantier a été cependant maintenu contre vent et marré. Les ministres de la Jeunesse et des Sports qui se sont succédés au poste ont multiplié les visites sur le site pour tenter de trouver des solutions, mais en vain.

A l’arrêt depuis 2019

Depuis 2019, le chantier est d’ ailleurs à l’arrêt alors que le reste à réaliser est estimé à 20%.  Aux dernières nouvelles, la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi-Ouzou a décidé, le mois de mai écoulé, de confier ces travaux restants à l’entreprise étatique Cosider Groupe. 

Cela dit, celle-ci n’a pas encore donné signe de vie pour entamer les travaux et ce fameux projet est toujours ainsi à l’agonie au grand dam de la population locale qui ne peut que prendre son mal en patience avant de voir son rêve que sa wilaya soit dotée d’un stade digne se réaliser enfin.