L’enseignement de tamazight exclu de l’emploi du temps alternatif en Algérie

Une décision et des interrogations

L’enseignement de la langue amazigh est exclu de l’emploi du temps alternatif de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022 en Algérie. C’est ce qui ressort d’une déclaration de la Coordination Nationale des Inspecteurs de Langue Amazighe rendue publique samedi 28 août 2021.

Ladite commission, qui s’est réunie ce même samedi dans la wilaya de Béjaïa, a tenu à tirer la sonnette d’alarme concernant cette décision qui a été communiquée, selon la même source, aux différentes directions de l’Éducation de wilayas le 14 août dernier. « Nous, Inspecteurs de Langue Amazighe, tous paliers confondus, réunis ce jour, le 28 août 2021, à Bgayet, pour donner suite à la correspondance du Secrétariat Général du Ministère de l’Éducation Nationale, émise sous le numéro 194, du 14 août 2021, avons conclus d’envoyer un courrier à Monsieur le Ministre du secteur pour attirer son attention sur les arrières pensées et les conséquences d’une telle décision, pour le moins inattendue. Il s’agit de l’exclusion de l’enseignement de tamazight de l’emploi du temps alternatif de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022. », peut- on lire en effet dans le communiqué de la coordination.

Coordination des enseignants de tamazight

Et d’ajouter « nous lui avons rappelé les devoirs de l’État envers l’enseignement de la langue amazighe et nous avons émis des propositions pour une meilleure prise en charge de cet enseignement, répondant effectivement aux ambitions des algériennes et algériens ».

« Cette décision fait de Tamazight, la dernière des matière secondaire »

Pour l’un des inspecteurs de cette langue, cette décision veut dire que Tamazight est tout simplement reléguée au second plan de l’enseignement en Algérie. Yahia Bellil, puisque c’est de lui qu’il s’agit qui est intervenu sur la chaîne berbère TV, a affirmé que cette décision fait de la langue tamazight « la dernière des matières secondaires » dans l’enseignement en Algérie. Pour lui, cette circulaire qui va à l’encontre de la Constitution algérienne pourra avoir des circonstances graves. 

Une décision décriée 

Il faut dire que cette annonce n’a pas laissé indifférents les citoyens de la Kabylie notamment. Des militants de la cause amazighe n’ont d’ailleurs pas  tardé à réagir pour dénoncer cette décision. Pour plus d’un en fait, Tamazight avait plutôt besoin d’une meilleure prise en charge afin de l’aider à aller de l’avant. 

Il est vrai que cette langue pour laquelle des générations entières se sont battues sans relâche n’a pas été suffisamment accompagnée pour sortir vraiment la tête de l’eau.  D’aucun pensait que le plus dur a été fait suite à son officialisation et son introduction dans l’enseignement. Force est de constater cependant que beaucoup reste encore à faire pour tamazight qui fait plutôt des pas en arrière faute justement d’une prise en charge politique et académique réelles.

La décision du ministère de l’Education nationale annoncée donc, samedi 28 août 2021, en dit long sur la place qu’on lui réserve en Algérie.

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