Alger et Paris, guerre des chiffres – Nombre de ressortissants algériens  »indésirables »  en France

Nombre de ressortissants algériens «  indésirables «  en France

Guerre des chiffres entre Alger et Paris 

C’est une véritable guerre de chiffre qui est enclenchée entre Alger et Paris concernant le nombre d’algériens que la France a demandé officiellement d’être rapatriés en Algérie. Si la France soutient que quelque 7.730 obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été prononcées depuis janvier contre des ressortissants algériens, l’Algérie affirme que le nombre de ses ressortissants concernés par cette mesure ne dépasse pas une centaine. 

« Il n’y a jamais eu 7 000, c’est complètement faux. La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés. Ils ne vont pas rentrer car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie […] Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille ici », a affirmé le chef de l’Etat algérien dimanche lors d’une rencontre avec quelques organes de presse locaux. Abdelmadjid Tebboune n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier les déclarations du ministre de l’Intérieur français sur le sujet de mensonge. « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a-t-il indiqué.

Alger dément, Paris persiste et signe 

L’entourage de Darmanin n’a pas tardé à réagir à la sortie du chef de l’Etat algérien. Ce lundi 11 octobre, des collaborateurs du ministre de l’Intérieur français ont affirmé à l’AFP qu’il y a bel et bien 7 730 obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées depuis janvier contre des ressortissants algériens. « La liste à laquelle le président Tebboune fait référence [correspond] aux profils ultra-prioritaires, ceux fichés pour radicalisation et qu’on considère comme les plus dangereux, qu’on veut renvoyer au plus vite », précise l’entourage du ministre français.

Il est à noter que ce sujet a été derrière la réduction de 50% le nombre de visas accordés pour l’Algérie par la France. Cette mesure a été décidée par Paris en sanction, pour ainsi dire, aux autorités algériennes suite à leur refus de délivrer les laissez-passer consulaires permettant la récupération des ressortissants faisant objet de mesures d’expulsion.

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